EN
Agnès Geoffray presents her new work based on the archives of the artist Claude Cahun (1894-1954). In 1938, during the war, Claude Cahun and her life-partner Suzanne Malherbe, also an artist, moved to a farm on the island of Jersey. Two years later, the German army started occupying the island, and the two artists joined the resistance by distributing leaflets. The messages were typewritten on pieces of carbon paper and signed as: The Nameless Soldier. The leaflets were hidden, through different means, to make their way to the soldiers’ privacy in the Wehrmacht. With glove boxes in the pockets of their uniforms, the two women led an insolent resistance. Agnès Geoffray rebuilds these leaflets by typing them herself on coloured squares of silk, as printed silk was one of the transmission media used in several resistance cells. The artist reproduces the elaborate colour codes and page settings created by the two women. With the desire to give back their nobility, but also sensitivity, to these leaflets, the artist strove to convey the artistic, poetic and political dimension of these writings. In 1943, Claude Cahun and Suzanne Malherbe would undergo interrogation and be condemned to death in 1944. Though pleas, the sentence was delayed, then cancelled by the Liberation in 1945. Rebuilding, leaflet by leaflet, the resistance work of Claude Cahun and Suzanne Malherbe, Agnès Geoffray reactivates the archives of a resistant project, and questions the notions of commitment and resistance.
(Julie Crenn)
FR
Agnès Geoffray présente une œuvre inédite basée sur les archives de l’artiste Claude Cahun (1894-1954). En 1938, pendant la guerre, Claude Cahun et sa compagne, elle aussi artiste, Suzanne Malherbe, s’installent dans une ferme sur l’île de Jersey. Deux ans après, l’armée allemande occupe Jersey, les deux artistes entrent en résistance en diffusant des tracts. Les messages, tapés à la machine à écrire sur morceaux de papier carbone, sont signés : Le Soldat sans Nom. Les tracts sont dissimulés de différentes manières pour parvenir jusque l’intimité des soldats de la Wehrmacht. Des boites à gant au creux des poches de leurs uniformes, les deux femmes mènent une résistance insolente. Agnès Geoffray reconstruit les tracts en les tapant à son tour sur des carrés de soie colorés, la soie imprimée était en effet un des médiums de transmission utilisé dans diverses cellules résistantes. L’artiste reproduit les codes couleur et les mises en page élaborés par les deux femmes. Avec la volonté de redonner de la noblesse et une part sensible aux tracts, l’artiste s’est attachée à remettre en perspective la dimension esthétique, poétique et politique de ces écrits. En 1943, Claude Cahun et Suzanne Malherbe vont subir des interrogatoires et vont être condamnées à mort en 1944. Par le biais de recours, la sentence est retardée, puis annulée par la Libération en 1945. En reconstituant, tract par tract, l’œuvre de résistance de Claude Cahun et Suzanne Malherbe, Agnès Geoffray réactive les archives d’un projet résistant, elle pose par ailleurs la question de l’engagement et de la résistance.
(Julie Crenn)
Agnès Geoffray presents her new work based on the archives of the artist Claude Cahun (1894-1954). In 1938, during the war, Claude Cahun and her life-partner Suzanne Malherbe, also an artist, moved to a farm on the island of Jersey. Two years later, the German army started occupying the island, and the two artists joined the resistance by distributing leaflets. The messages were typewritten on pieces of carbon paper and signed as: The Nameless Soldier. The leaflets were hidden, through different means, to make their way to the soldiers’ privacy in the Wehrmacht. With glove boxes in the pockets of their uniforms, the two women led an insolent resistance. Agnès Geoffray rebuilds these leaflets by typing them herself on coloured squares of silk, as printed silk was one of the transmission media used in several resistance cells. The artist reproduces the elaborate colour codes and page settings created by the two women. With the desire to give back their nobility, but also sensitivity, to these leaflets, the artist strove to convey the artistic, poetic and political dimension of these writings. In 1943, Claude Cahun and Suzanne Malherbe would undergo interrogation and be condemned to death in 1944. Though pleas, the sentence was delayed, then cancelled by the Liberation in 1945. Rebuilding, leaflet by leaflet, the resistance work of Claude Cahun and Suzanne Malherbe, Agnès Geoffray reactivates the archives of a resistant project, and questions the notions of commitment and resistance.
(Julie Crenn)
FR
Agnès Geoffray présente une œuvre inédite basée sur les archives de l’artiste Claude Cahun (1894-1954). En 1938, pendant la guerre, Claude Cahun et sa compagne, elle aussi artiste, Suzanne Malherbe, s’installent dans une ferme sur l’île de Jersey. Deux ans après, l’armée allemande occupe Jersey, les deux artistes entrent en résistance en diffusant des tracts. Les messages, tapés à la machine à écrire sur morceaux de papier carbone, sont signés : Le Soldat sans Nom. Les tracts sont dissimulés de différentes manières pour parvenir jusque l’intimité des soldats de la Wehrmacht. Des boites à gant au creux des poches de leurs uniformes, les deux femmes mènent une résistance insolente. Agnès Geoffray reconstruit les tracts en les tapant à son tour sur des carrés de soie colorés, la soie imprimée était en effet un des médiums de transmission utilisé dans diverses cellules résistantes. L’artiste reproduit les codes couleur et les mises en page élaborés par les deux femmes. Avec la volonté de redonner de la noblesse et une part sensible aux tracts, l’artiste s’est attachée à remettre en perspective la dimension esthétique, poétique et politique de ces écrits. En 1943, Claude Cahun et Suzanne Malherbe vont subir des interrogatoires et vont être condamnées à mort en 1944. Par le biais de recours, la sentence est retardée, puis annulée par la Libération en 1945. En reconstituant, tract par tract, l’œuvre de résistance de Claude Cahun et Suzanne Malherbe, Agnès Geoffray réactive les archives d’un projet résistant, elle pose par ailleurs la question de l’engagement et de la résistance.
(Julie Crenn)
