mirrors



ENG

Paul Sant was found dead in his home, slumped on his hallwayfloor. He had died from a gunshot wound to his left eye. The murderer seems to have shot th rough the peephole in the front door. Everything suggests that Paul Sant was mistaken for a namesake.


The optogram also known as the convicting image, originates from a scientific belief during the final decades of the nineteenth century. Following strange ophtalmological experiments, it was proved that the image of external objects imprinted upon the retina of the eye is conserved there indefinitely. The visual organ contains a particular substance, the visual purple, on which the image is fixed in its exact form. It was therefore accepted that to identify the culprit in case of murder, the photograph
on the retina of the victims could depict the last image recorded at the back of the eye at the very moment of death. This belief continues to persist: even today the murderers still destroy the eyes of their victims.


I couldn’t see his face as he was speaking to me. In its place a grey hole. An indelible stain. The focus of my sight forever lost. My gaze is only peripheral. A periphery that I can guess rather than see. No more scarlet red nor azure blue. Colors appear pale and dull. Degeneration of the macula, the small yellow spot at the back of the eye, this is the disease that my eyes suffer from.



FR

Paul Sant a été trouvé mort à son domicile, gisant sur le sol de son palier. Il a été victime d’une blessure par balle dans l’oeil gauche. Le tueur a vraisemblablement tiré à travers
le judas de la porte d’entrée. Tout porte à croire que Paul Sant a été confondu avec un homonyme.


L’optogramme ou image condamnatoire, relève d’une croyance scientifique apparue au dix-neuvième siècle. Après de curieuses expériences ophtalmologiques il est démontré que les objets extérieurs, qui impressionnent la rétine de l’oeil, peuvent s’y conserver indéfiniment. L’organe de la vision contient une substance particulière, le pourpre rétinien, sur laquelle se fixent précisément ces images. On croit alors que la photographie de la rétine des personnes assassinées, afin de visualiser la dernière image enregistrée au fond de l’oeil au moment de la mort, permettrait l’identification du criminel dans les cas d’homicides. Cette croyance perdure : aujourd‘hui encore les assassins détruisent les yeux de leurs victimes.


Il me parlait et je ne voyais pas son visage. À la place une trouée grise. Une tache indélébile. Mon centre de vision est perdu à jamais. Mon regard n’existe que périphérique. Une périphérie que je devine plus que je ne vois. Plus de rouge écarlate et de bleu azur. Les couleurs apparaissent pâles et fades. Dégénérescence de la macula, ce petit point jaune au fond de l’oeil, telle est la maladie dont souffrent mes yeux.